Augmenter la ventilation du soubassement
En complément des travaux d’étanchement de l’interface entre le bâtiment et son sous-sol, ventiler le soubassement permettra de diluer et d’extraire le radon avant qu’il ne remonte dans les pièces de vie. Augmenter la ventilation du soubassement aura également comme conséquence de favoriser le refroidissement ou le réchauffement des éléments installés dans le soubassement tels que les canalisations. Il est donc conseillé de calorifuger les tuyaux pouvant être soumis à des risques de gel et d’isoler thermiquement le plancher bas de votre habitation.
Ventilation naturelle du soubassement
Ventilation naturelle du soubassement en désobturant des amenées d’air existantes donnant vers l’extérieur du bâtiment ou en créant de nouvelles. Si possible, faire en sorte que les amenées d’air soient orientées en fonction des vents dominants et disposées de manière transversale pour favoriser le transfert d’air.
Ventilation naturelle du soubassement (©jurad-bat)
Augmenter la ventilation naturelle du vide sanitaire et/ou la cave :
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dans un premier temps, vérifier que la surface totale (en cm²) des bouches de ventilation est au moins égale à 0.05% la surface du vide sanitaire (en cm²),
Exemple : pour une cave de 50m², la surface totale des bouches de ventilation devra au moins être égale à 250 cm². - sinon créer des entrées d’air transversales de manière à augmenter la quantité d’air entrant dans le vide sanitaire ou la cave. Vérifier qu’il n’y ait pas de zone morte où l’air ne circule pas.
Cette technique est fortement dépendante des conditions climatiques et de l’impact du vent sur les façades dont sont installées les amenées d’air. Si cette méthode s’avère insuffisante et si les mesures de radon de départ sont importantes (> 1000 Bq/m3), il est alors conseillé de mécaniser la ventilation du sous-sol installant un extracteur mécanique.
Ventilation mécanique du soubassement
Ventilation mécanique du soubassement, cas d’un vide sanitaire, d’un sous-sol ou d’une cave.
Il existe différents cas de figure :
- Extraction avec entrées d’air, il s’agit de répartir uniformément des amenées d’air sur tout le périmètre du soubassement afin d’éviter des zones non traitées et de connectées une de ces amenées d’air à un extracteur qui devra pouvoir rejeter l’air extrait pollué en toiture à distance des ouvrants et des entrées/amenées d’air du bâtiment. L’extracteur devra être dimensionné de manière à pouvoir extraire entre 1 et 2 m3/h/ m² de surface du sous-sol. Les amenées d’air à proximité de l’extracteur seront quant à elles bouchées pour ne pas court-circuiter la circulation de l’air dans le soubassement.
Principe de la ventilation mécanique du vide sanitaire (©jurad-bat)
- Extraction sans entrées d’air. Cette technique doit être couplée avec des travaux d’étanchement de surface de l’interface entre le soubassement traité et la zone de vie pour éviter toute contamination du radon qui s’accumulera avant son extraction du soubassement. Il s’agit d’obturer toutes les amenées d’air donnant sur l’extérieur et d’installer un extracteur qui permettre d’extraire le radon avant sa remontée dans la zone de vie. L’extracteur devra être dimensionné de manière à pouvoir extraire entre 1 et 2 m3/h/ m² de surface du sous-sol. Le rejet d’air extrait pollué se fera en toiture à distance des ouvrants et des entrées/amenées d’air du bâtiment.
- Méthode par insufflation mécanique. Il s’agit de mettre le sous-sol en surpression en continu afin d’empêcher le radon de pénétrer.
Attention !
Des risques de gel ou d’accumulation d’humidité ou de déperditions énergétiques sont à traiter en parallèle pour éviter ces risques occasionnés.
Pomper le radon dans le sol sous le bâtiment
Le système de dépressurisation des sols est une méthode d’extraction du radon directement dans la couche de fondation du bâtiment. Cette technique est fortement conditionnée par la porosité du sol de fondation afin de traiter un maximum de surface sous le bâtiment.
Il existe différents cas de figure :
- Le puisard à radon dans la couche de fondation dans le cas d’un plancher existant. Percer dans le plancher bas ou dans le mur de soutènement afin d’atteindre la couche de fondation ou le « hérisson » composé de granulats, sans atteindre le fond de forme ou le terrain naturel. Il s’agit de creuser sur une profondeur entre 30 cm et 1m de profond. Introduire un conduit en polyéthylène (PE) ou en PVC de 100 à 110 mm de diamètre perforé au niveau de la couche de granulats, puis le connecter ou non (en système passif bénéficiant d’un tirage thermique suffisant) à un ventilateur (centrifuge ou hélico-centrifuge) d’une puissance entre 30 et 100 W pouvant aspirer entre 0.5 et 2m3/h d’air par m² de surface au sol. Idéalement placer le ventilateur en toiture ou au plus près du rejet d’air qui doit être situé à distance des ouvrants et des entrées/amenées d’air. Le nombre de puisard est conditionné par la surface et la porosité de la couche de fondation et de la présence de mur de refend.
Principe de la mécanisation de l’extraction du puisard avec évacuation par l’intérieur du bâtiment (©jurad-bat)
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Le puisard couplé à un système de drainage lors de la mise en place d’un nouveau plancher sur terre-plein. Dans le cas d’une dépose totale d’un plancher bas dans le sous-sol ou au rez-de-chaussée sur terre-plein, il est possible de décaisser sur une profondeur de 20 cm afin de remblayer avec des granulats de dimension 40/100 mm contenant très peu de fines afin d’assurer une forte perméabilité de la couche de fondation. Y faire circuler un réseau de tubes PVC ou polyéthylène (PE) perforé de 100 mm de diamètre recouvert d’un géotextile afin d’éviter l’entrée de fines dans le puisard. Connecter le réseau de tubes à un puisard industrialisé ou à un regard d’assainissement. Des produits préfabriqués existent dans le commerce. Connecter ou non à un ventilateur (centrifuge ou hélico-centrifuge) d’une puissance entre 30 et 100 W pouvant aspirer entre 0.5 et 2m3/h d’air par m² de surface au sol. Idéalement placer le ventilateur en toiture ou au plus près du rejet d’air qui doit être situé à distance des ouvrants et des entrées/amenées d’air.
Il recommandé d’étanchéifier le plancher bas en posant une membrane anti-radon afin d’éviter toute contamination du bâtiment et de permettre une aspiration optimale du sol.
Principe du drainage sous dalle avec évacuation active(©jurad-bat)
Il est important de placer le tuyau drainant en polyéthylène PE (éviter le PVC) perforé sur les côtés, seulement sous la dalle. Ce tuyau doit avoir un diamètre d’au moins 10 cm et être plongé dans un lit d’une quarantaine de centimètres d’épaisseur de matériel drainant. On peut aussi envisager du verre cellulaire concassé par exemple qui agira comme barrière dynamique à condition que ce lit soit bien étanche si on souhaite profiter de ses propriétés thermiques. La disposition des tubes dépend de la perméabilité des matériaux environnants. Si les tuyaux sont placés dans une couche de gravier ou de remblais, ils peuvent être disposés en serpentin, en respectant un écartement maximal de 8 mètres.
Exemple de drainage pour terrain propice à l’excavation d’après C.-A. Roulet, module radon du CAS en QAI de la HES-SO, 2018 et J. Goyette Pernot
En cas de pose directe dans le terrain, un écart de 1 à 3 mètres est nécessaire entre les tuyaux (protégés par du gravier). Par ailleurs, on maintiendra une distance minimale de 1 à 2 mètres par rapport aux murs extérieurs. Pour pouvoir créer une dépression dans le système de drainage du radon, il faudra empêcher l’infiltration d’air en provenance du système de drainage de l’eau (par exemple en séparant les deux systèmes par une fondation ou une membrane d’étanchéité).
Illustrations de mises en œuvre d’un drainage sous dalle en rénovation et utilisation de verre cellulaire concassé
Mesures de précaution
- Dimensionner le réseau de manière à en réduire les pertes de charge. Prévoir des orifices de nettoyage et d'évacuation de l'eau pouvant s'y infiltrer.
- Les extrémités des tuyaux opposées à la conduite d'évacuation doivent être bouchées. Ces bouchons peuvent servir d'orifice de nettoyage.
- Le réseau ne doit drainer que le volume sous le bâtiment. Les tuyaux perforés ne doivent pas sortir du périmètre des fondations.
- Les tuyaux doivent rester propres pendant et après le chantier. Poser des bouchons sur les conduites en attente.
- Poser les tuyaux de drainage avec leurs trous sur le côté.
- Poser la couche drainante sur un géotextile pour éviter le colmatage par de la terre.
- Du béton maigre est coulé sur la couche drainante pour éviter le colmatage lors du bétonnage du radier.
- En présence de remblais et de terrain fortement crevassé (par exemple, dans des zones karstiques), il convient de réduire fortement la perméabilité vis-à-vis du terrain en plaçant le système de drainage du radon sur une couche de béton maigre.
Activation du drainage
Pour activer le drainage préventif, les tuyaux de drainage sont connectés à un conduit d’évacuation à paroi rigide et résistante (par ex. polyéthylène PE) aboutissant à l'extérieur. Sa section doit être au moins égale à la somme des sections des tubes qui y sont raccordés. Ce tube doit être marqué comme conduit d’évacuation du radon.
Schéma de principe de la pose d’une membrane anti-radon en sous-face de plancher (©jurad-bat)
- Le drainage périphérique : Il s’agit de pomper le radon en le drainant par l’extérieur du bâtiment. Dans le cas de la présence d’un drain d’assainissement périphérique, il est possible de mettre en dépression le réseau d’assainissement en connectant le drain à un ventilateur mécanique qui devrait permettre d’extraire un débit d’air de 2m3/h de surface de plancher bas à traiter.
Dans tous les cas, certains points de vigilance sont à considérer concernant l’évacuation du radon comme présenté sur le schéma suivant :